Pas d’électricité nucléaire pour le département le plus nucléarisé au monde !

Il y a quelques jours la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé que des « coupures très courtes » d’électricité pourraient avoir lieu cet hiver en cas de « grosse vague de froid ». À la suite de cette annonce, plusieurs explications ont été évoquées comme le confinement qui aurait obligé EDF à étaler la maintenance de ses centrales, la fermeture de la centrale de Fessenheim qui diminuerait le potentiel de production ou encore le développement des énergies renouvelables non pilotables. 
Pourtant, au regard de la situation dans la Manche, ces explications ne sont peut-être pas aussi limpides. En effet, dans le département le plus nucléarisé au monde, aucun mégawatt n’a été produit depuis septembre 2019 par une centrale nucléaire, et ce, jusqu’à une date encore indéterminée.
Plaçons de côté le chantier de l’EPR qui collectionne les retards, aléas et défauts. 
Avec la découverte de traces de corrosion, l’unité de production n°1 de Flamanville est à l’arrêt depuis le mercredi 18 septembre 2019 et la date de reprise a été repoussée au 31 janvier prochain. 
Le deuxième réacteur de la centrale est lui à l’arrêt depuis le jeudi 10 janvier 2019 pour que soit réalisée sa troisième visite décennale qui devait durer 130 jours. Mais là aussi, on peut légitimement s’interroger, EDF ayant confirmé, il y a quelques jours, avoir demandé au gouvernement une dérogation pour le cas où l’arrêt de ce réacteur dépasserait le délai légal de 2 ans ! EDF semble pouvoir de se faire accorder dérogations après dérogations pour arranger ses manquements.

Ce n’est donc pas la fermeture de Fessenheim ou la crise sanitaire qui pèse le plus sur le potentiel de production. Ainsi, tout porte à croire que la situation est davantage due à la stratégie du tout nucléaire de l’état français et l’incapacité d’EDF à faire face à l’entretien de son parc de centrales vieillissant. Rappelons que chaque jour de retard nous coûte un million d’euros par réacteur arrêté, nous exigeons donc la transparence sur le cumul de ces coûts pour la maintenance et le temps d’arrêt de ces deux réacteurs.

EELV Manche