Distribution d’iode à 10 kilomètres des centrales nucléaires : les écologistes demandent au préfet de région d’élargir la zone de distribution
Une nouvelle campagne de distribution d’iode est lancée début 2016, afin de remplacer les comprimés en circulation depuis 2009 qui arrivent à péremption.
La Normandie compte trois sites nucléaires EDF : à Penly et Paluel, en Seine-Maritime, ainsi qu’à Flamanville dans la Manche où un quatrième site est encore en construction.
En cas d’accident nucléaire, l’ingestion d’iode stable (iode de potassium) est considérée comme un moyen efficace de protéger la thyroïde contre les effets de l’iode radioactif qui pourrait être rejeté dans l’environnement et qui est susceptible d’entraîner des cancers – même s’il ne protège par ailleurs pas des autres radioéléments pouvant être émis lors d’un accident nucléaire.
Les zones de distribution gratuite sont celles ciblées par le Plan Particulier d’Intervention (PPI), une zone située dans un rayon de 10 kilomètres autour de chaque centrale nucléaire.
Près de cinq ans après la catastrophe de Fukushima, « on sait qu’un accident nucléaire est possible en France, même si ce n’est pas quelque chose de probable« , a déclaré le directeur général adjoint de l’ASN, M. Delmestre.
Cette nouvelle campagne de distribution est nécessaire pour renouveler les stocks d’iode et fournir ces comprimés aux riverains des centrales gratuitement et préventivement. Mais les dispositions prises sont lacunaires et ne respectent pas le principe de prévention, comme en atteste la situation dans d’autres pays européens (50km en Suisse ; préconisation de 100km en Belgique -1).
Suivant les conditions météorologiques ,qui peut croire que les radiations émises par un accident dans une centrale nucléaire s’arrêteront aux frontières administrativement établies des 10 kilomètres… ?
Prés de cinq ans après la catastrophe de Fukushima et après le tristement célèbre nuage de Tchernobyl il y a bientôt trente ans, les principes d’élaborations des plans particuliers d’intervention et les périmètres associés doivent être réexaminés.
Au regard du décret du 13 septembre 2005 relatif aux plans particuliers d’intervention, la détermination de la zone d’application du plan est laissée à l’initiative des pouvoirs publics, en l’occurrence ici le préfet de région, et peut donc parfaitement être élargie.
Au nom d’une application optimale du principe de prévention, nous appellons les autorités sanitaires à prendre les meilleures dispositions possibles pour les riverains, afin de protéger notamment les personnes les plus vulnérables (les enfants). Dans l’idéal, la zone de distribution devrait s’étendre à 100 kilomètres autour des centrales nucléaires.
Pour finir, la véritable sécurité des populations environnantes des centrales nucléaires passera par un virage énergétique de la Normandie avec une sortie progressive du nucléaire, énergie coûteuse et dangereuse.