Alerte rouge pour la qualité de l’air : on continue à polluer ou on prend des mesures efficaces ?

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Communiqué à la presse

À Caen, le 14 mars 2014

Les conditions anticycloniques de ces derniers jours sont à l’origine d’une atmosphère stable, défavorable à la dispersion des polluants, entraînant des seuils élevés de pollution. Tous les indicateurs sont au rouge, en particulier à Caen, Cherbourg et Saint-Lô, avec un indice de qualité de l’air classé « 10 très mauvais », soit le pire rang d’un classement qui comporte 10 niveaux (http://www.air-com.asso.fr/)

Au delà du phénomène météo la mauvaise qualité de l’air révèle surtout la quantité insoutenable de particules rejetées dans l’air, en particulier par la circulation automobile et les véhicules diesel. La répétition des pics de pollution doit nous alerter sur les risques qui pèsent sur la santé de nos concitoyens, et l’incapacité des pouvoirs publics à trouver des réponses efficaces.

Des enjeux sanitaires et économiques majeurs

La cellule régionale normande (CIRE) de l’Institut de Veille Sanitaire vient de publier une étude sur l’agglomération caennaise (1) : une diminution durable de la pollution atmosphérique permettrait d’éviter plus de 40 décès anticipés et plus de 30 hospitalisations chaque année. Selon cette étude, ces bénéfices correspondent à un gain économique d’environ 75 millions d’euros par an.

« 75 millions d’euros, c’est un quart du coût de la rénovation / extension du tramway de Caen (2) ! » rappelle Sébastien Bellet, secrétaire régional d’EELV Basse-Normandie. « Les enjeux sont clairs ! Préfère-t-on continuer à polluer et à payer le coût humain et économique de l’inaction, ou souhaitons-nous améliorer notre qualité de vie, et nous engager dans un modèle plus vertueux et responsable ? »

Une réponse politique d’une faiblesse inacceptable

Alors que les principales sources de pollution atmosphérique urbaine sont clairement
établies (véhicules individuels, carburation diesel et chauffage domestique), les alertes à répétition illustrent l’obsolescence d’un modèle basé sur le « tout automobile » et le gaspillage énergétique, que les politiques peinent à mettre en question. Le scandale sanitaire se poursuit sous les yeux de l’Etat et des collectivités locales incapables de décider des nécessaires mesures de prévention : renforcement de l’information aux populations, limitation de vitesse, restrictions de circulation, gratuité des transports publics…

Sébastien Bellet poursuit : « Il est temps d’arrêter de caricaturer les propositions des écologistes et de s’emparer sérieusement du sujet. Il n’a jamais été question d’interdire la voiture ou d’abandonner ceux qui ont besoin de leur véhicule sans proposer d’alternatives crédibles. Sur une zone d’activité comme le Citis (Hérouville St Clair, secteur CHU), 50% des travailleurs habitent à moins de 10 km de leur lieu de travail. Ces distances peuvent être facilement parcourues en transport en commun ou à vélo, voire à pied, mais sont aujourd’hui réalisées en voiture. Il faut sortir de cette aberration. Le changement n’est peut-être pas simple mais il est faisable, il faut l’accompagner pour le rendre possible et désirable. »

EELV Basse-Normandie appelle au développement d’actions locales, régionales, et nationales en faveur de la réduction des pollutions atmosphériques. Il s’agit principalement de développer un système de transport plus écologique et de massifier la rénovation dans l’habitat, pour réduire les pollutions liées aux carburants et au chauffage. Il s’agit enfin et surtout de rétablir des libertés fondamentales : la liberté de se déplacer sans être dépendant de l’automobile, la liberté d’habiter un logement économe et la liberté de respirer un air sain.

Europe Écologie – Les Verts Basse-Normandie

1. CIRE / InVS RÉGIONS BASSE-NORMANDIE ET HAUTE-NORMANDIE. Bulletin de veille sanitaire – N° 11 / Février 2014

2. Ligne 1 rénovée +ligne 2 : 304 millions d’Euros, estimation Viacité 2011

Sébastien BELLET
Secrétaire Régional Basse-Normandie

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