Archives de : Laurent Huet

  1. Agriculture intensive : 3 milliards d’euros pour aller plus vite dans le mur

    Alors que l’agriculture française traverse une crise structurelle, le gouvernement vient une nouvelle fois de céder fébrilement au bruit des tracteurs et au lobby puissant d’une agriculture industrielle intensive qui ne représente pas les intérêts des agriculteurs.

    Les écologistes rejoignent le constat des syndicats Confédération paysanne et coordination rurale qui dénoncent un système qui « crée du chômage et de la précarité dans le monde paysan ».

    Les écologistes condamnent la faiblesse du gouvernement et son soutien aveugle à une agriculture non rentable qui ne survit que sous perfusion d’aides publiques. La vraie mesure d’aide aux agriculteurs endettés serait de favoriser leur transition vers l’agro-écologie, avec une production de qualité, territorialiser les productions et instaurer un rapport de force avec la grande distribution.

    Incapable de proposer une politique agricole qui corresponde aux attentes des Français et rémunère décemment ses producteurs, le gouvernement fait le choix de cibler les normes environnementales comme bouc émissaire et laisse entendre que « l’écologie, ça commence à bien faire ». Effrayé par quelques tracteurs d’industriels, le gouvernement renonce en rase campagne à ses ambitions et politiques environnementales. Les annonces concernant le gel des normes environnementales sont une catastrophe alors que la France accueille et préside la Conférence climat qui s’ouvre dans 80 jours et doit engager durablement la bataille contre le dérèglement climatique.

    EELV rappelle à titre d’exemple, pour démontrer l’absurdité de la situation, que la France est régulièrement condamnée par la Commission Européenne pour non-respect de la directive nitrates et ses conséquences sanitaires et environnementales.

    A rebours de la confiscation du débat public par ceux qui manifestent bloquent et dégradent, EELV souhaite la mise en place d’assises pour l’alimentation auxquels contribueraient tous les acteurs : agriculteurs, parents d’élèves, grande distribution, syndicats, associations de développement, agences gouvernementales, représentants des collectivités….

    EELV promeut une agriculture respectueuse de la terre et des hommes. Les écologistes appellent par exemple à conditionner les aides allouées aux agriculteurs, en favorisant la production locale et sans pesticides. Au delà, des aides à la reconversion doivent être proposées pour se reconvertir dans une agriculture de long terme.

    Les élections régionales en décembre seront l’occasion pour les écologistes de proposer une politique agricole et alimentaire territorialisée, au service d’une alimentation de proximité et de qualité.

    Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux 

  2. Nouveau retard sur le chantier de l’EPR : chaque jour en plus, ce sont 3 millions d’euros qui s’envolent. Jusqu’à quand ?

    EDF a confirmé ce matin de nouveaux retards sur le chantier de l’EPR actuellement en construction à Flamanville dans la Manche. La mise en service du réacteur nucléaire est ainsi repoussée à la fin de l’année 2018 et le coût total de sa construction est désormais estimé à 10,5 milliards d’euros contre les 3,3 milliards prévus initialement.

     

    Pour Yanic Soubien, tête de liste Normandie Écologie et Vice-président du Conseil Régional Basse-Normandie en charge de la formation tout au long de la vie : « Face à un tel désastre industriel et dans le contexte économique et budgétaire que l’on sait, l’arrêt du chantier de l’EPR dépasse de loin les seuls enjeux énergétiques. Qu’on soit pro ou antinucléaire, force est de constater que malgré les engagements à répétition du constructeur, chaque nouveau retard dissimule une malfaçon qui elle-même entraine un nouveau retard. Et pour chaque jour de plus, ce sont 3 millions d’euros qui s’envolent. Jusqu’à quand ? »

     

    Le surcoût d’une année de retard sur le chantier de l’EPR – soit 1,2 milliards d’euros – permettrait s’il était investi à parité dans la rénovation thermique et les énergies renouvelables de créer près de 7000 emplois (1). Un chiffre au moins 5 fois supérieur aux emplois que génère l’actuel chantier de l’EPR.

     

    « Renoncer n’est jamais chose aisée. Mais faut-il attendre le complet désastre pour agir ? La filière nucléaire, on le sait, traverse une crise sans précédent dont le chantier de l’EPR n’est que la partie émergée. Et Les crises, soit on les subit soit s’en saisit pour engager des transitions. Avec la liste Normandie écologie, nous voulons proposer aux habitants un nouveau pacte économique pour l’emploi et la qualité de vie. J’ai la conviction que la transition énergétique, ce sont les emplois de demain si on le décide aujourd’hui.» conclut Yanic Soubien.

     

    (1) Le nombre d’emplois pérennes qui pourraient être créés avec le surcoût annuel de 1,2 milliards d’euros est de 6825 calculé en investissant la moitié de la somme dans la rénovation thermique, l’autre dans les énergies renouvelables. Ce calcul est effectué sur la base des potentiels énergies renouvelables définis par l’Ademe dans l’étude « 100% EnR 2050. »

  3. De nouvelles révélations du Canard enchainé sur les défauts de la cuve de l’EPR.

    Dans une note révélée par le Canard enchaîné du 8 juillet 2015, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) évoque des tests effectués lors de la fabrication de la cuve de l’EPR en septembre 2006. Les résultats de ces tests ont montré des anomalies qualifiées de « très sérieuses » par l’ASN (Autorité de sûreté du nucléaire ) en février dernier. Même avec les normes techniques datant de 1974, la cuve aurait été recalée.
    Cela signifie que les éléments composant la cuve de l’EPR ont été forgés avant même l’obtention de l’autorisation de création du réacteur, délivrée par un décret en avril 2007, qu’ AREVA ne s’est pas préoccupé des défauts qu’ils ont repérés et qu’ils ont ainsi poursuivi les travaux durant 9 ans. Durant cette période l’ASN et l’IRSN n’ont pas été mis au courant de ces graves défauts.
    Ces révélations posent clairement la question de la sûreté du nucléaire dans notre département. Quels risques AREVA est-il prêt à faire courir à notre population ?
    Alors que l’EPR devait être une vitrine du savoir-faire de l’industrie du nucléaire, ce chantier se révèle jour après jour un véritable fiasco puisqu’à la longue liste des défauts constatés il faut ajouter les conditions de travail déjà plusieurs fois dénoncées, le travail dissimulé, les retards considérables et enfin le gouffre financier.
    Une nouvelle fois, nous nous interrogeons : comment justifier la poursuite des travaux dans ces conditions ? Combien faudra-t-il de révélations aussi consternantes pour envisager l’arrêt du chantier de l’EPR ?

     

  4. Manifestations des agriculteurs : la détresse ne doit pas justifier la dégradation

    Lundi soir, à l’appel de la FDSEA et des JA 50, des feux ont été allumés sur une trentaine de ronds point du département de la Manche.
    Nous comprenons la détresse de certains agriculteurs pour qui les prix et la trésorerie sont parfois mis à mal par quelques grands transformateurs et distributeurs de notre Pays.
    Toutefois, nous ne comprenons pas le mode d’action des deux syndicats agricoles et nous le condamnons, tout comme nous condamnons l’inertie des pouvoirs publics.
    En effet, la dégradation de la situation financière de certains agriculteurs ne doit pas se traduire par une dégradation de notre environnement et des biens publics.
    Lors de ces feux, les agriculteurs ont brûlé des tonnes de déchets et détritus (pneus, bâches plastiques, bidons…) provoquant des odeurs nauséabondes et une pollution de l’air durant plusieurs jours.
    Ces mêmes feux, ont par la même occasion détruit la végétation des ronds point qui sont aussi des vitrines aux portes de nos villes et de notre département, à l’heure des vacances d’été.
    Cerise sur le gâteau, ces dégradations bénéficient de l’inaction des services de la police et de la gendarmerie qui, et ce n’est pas la 1ère fois, se contentent de rester des spectateurs.
    EELV Manche appelle :
    – les 2 syndicats agricoles à la responsabilité, en appelant à manifester autrement qu’en dégradant l’environnement et les biens publics
    – les pouvoirs publics et Madame la Préfète en tête, à demander des comptes aux responsables de ces dégradations, au lieu de faire payer la facture aux contribuables.
    Les agriculteurs responsables de ces dégradations risquent d’éloigner encore un peu plus la population de leurs revendications, au lieu d’obtenir son soutien.
    Nous rappelons qu’EELV soutient le développement de filières agricoles et alimentaires de qualité et de proximité, au sein desquelles agriculteur, transformateur, distributeur et consommateur, puissent vivre dignement et sainement. Le productivisme agricole a vécu.
    Contacts presse :
    François DUFOUR 06 72 94 78 37 fdufour50@gmail.com
    Jérôme VIRLOUVET 06 18 08 09 72 j.virlouvet@laposte.net

  5. Des défauts sur le couvercle et le fond de la cuve du réacteur EPR en construstion.

    Dans un communiqué l’ASN (Autorité de Sureté du Nucléaire ) a annoncé la découverte de défauts sur le couvercle et le fond de la cuve du réacteur EPR en construction à Flamanville.

    Les défauts de fabrication détectés fin 2014 sont susceptibles de remettre sérieusement en cause la tenue mécanique de ces pièces, soumises à des contraintes très importantes et dont la rupture doit être exclue pour la sûreté du réacteur.

    Depuis, Pierre-Franck Chevet, Président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, qualifie l’anomalie détectée de « très sérieuse et qui de plus touche un composant crucial, la cuve.»

    Dorénavant le fabricant Areva et l’exploitant EDF

    devront justifier de la sûreté de la cuve défectueuse pour obtenir une autorisation d’exploitation délivrée par l’ASN. La nature des défauts constatés rend la démonstration de la sûreté très difficile conduisant le gendarme du nucléaire à se demander s’il n’est pas opportun d’arrêter le chantier.

    En effet réparer ou remplacer les équipements défectueux, apparaît difficilement réalisable et particulièrement coûteux dans le cas du fond de cuve.

    Comment justifier la poursuite des travaux dans ces conditions? EELV demande donc l’arrêt immédiat du chantier de l’EPR.

    Au delà des défauts, nous nous interrogeons : Pourquoi rendre publiques aujourd’hui des résultats de tests connus depuis 2014 et pourquoi les travaux sur le chantier se sont poursuivis malgré ces défauts connus par EDF et Areva?

    EELV Manche.

  6. Inquiétude concernant l’augmentation des arasements de haies.

    arasement de haies dans la Manche.

    Communiqué à la presse, le 14 avril 2015:

    L’augmentation, par rapport aux années précédentes, des arasements de haies et talus observée ces dernières semaines inquiète EELV et nous amène à penser que la pérennité de notre bocage est menacée.

    Les haies sont une composante essentielle du paysage bas-normand et le bénéfice de leur maintien ne devrait plus être à démontrer ! C’est même un des 10 axes du « projet agro-écologique » pour la France porté par le Ministère de l’agriculture avec l’agroforesterie qui, en faisant cohabiter sur les terres agricoles des productions habituelles (cultures, élevage) et des arbres, s’appuie sur la complémentarité agronomique entre l’arbre et les productions au sol.

    Les bénéfices sont multiples : préservation de la biodiversité, bien sûr, mais aussi limitation des crues (régulation de l’écoulement, rôle d’éponge des haies et prairies associées), amélioration de la qualité de l’eau, enrayement de l’érosion et conservation du potentiel des sols, gains de productivité des sols et complément de revenu. Il a été prouvé par l’Institut national de recherche agronomique (INRA) que l’on produisait plus en associant arbres et cultures qu’en séparant les deux. (1)

    D’ailleurs, la nouvelle politique agricole commune – la PAC – a intégré ce principe puisque les surfaces correspondantes aux haies dans les parcelles agricoles sont toujours génératrices d’aides européennes. Depuis le 1er janvier 2015, les agriculteurs sont tenus de maintenir en place toutes les haies dont ils ont le contrôle sur leur exploitation, et de les entretenir en contrepartie de ces aides. Ainsi, la destruction d’une haie ou d’un talus doit être compensée par la re-plantation d’une haie de longueur équivalente, après en avoir fait la déclaration auprès des services de la Direction départementale des territoire et de la mer (DDTM).

    Les règles sont claires, nous devrions donc observer autant de plantations que de destructions de haies à l’avenir dans nos campagnes…

    EELV interpelle les services et établissements de l’État en charge du contrôle de ces mesures car, si celles-ci concourent effectivement à protéger le maillage bocager, nous doutons pour autant qu’elles en garantissent la pérennité. En effet, les contrôles réalisés sont loin de porter sur la majorité des bénéficiaires des aides européennes – qui sont plusieurs milliers d’agriculteurs dans la Manche – et nous craignons donc que bon nombre d’abattages de haies irréguliers ne soit pas sanctionné.

    Nous demandons que des moyens supplémentaires soient mis en place par l’État, pour assurer le bon respect de ces mesures de protection d’un patrimoine naturel et culturel, à la richesse reconnue de tous.

    1 :voir site internet du MAAF :http://agriculture.gouv.fr/Utiliser-l-arbre-pour-ameliorer-la.

    EELV Manche

  7. Un premier bilan du premier tour des élections départementales.

    bilan élections départementales

    Les élections départementales ont lieu dans un contexte de défiance vis à vis de la politique. Les électeurs étaient invités à élire des conseillers départementaux dont les compétences n’ont pas clairement été définies, dans de nouveaux cantons aux limites
    souvent incompréhensibles.
    Ce contexte a rendu le scrutin particulièrement illisible, le grand vainqueur de ce premier tour étant avant tout l’abstention. Les résultats importants obtenus par les candidats du front national sont tout aussi préoccupants, dans un climat de défiance vis
    à vis de l’action politique.
    Les écologistes maintiennent malgré cela de bons résultats dans les cantons où ils se présentaient : 12,2% pour les candidatures écologistes et citoyennes et 16,71% dans le cas des rassemblements avec le Front de Gauche (sur le coutançais).
    Pour autant alors que ces résultats confirment l’ancrage des idées écologistes, aucun candidat ne sera au second tour et n’entrera dans ce nouveau conseil départemental.
    Europe Écologie Les Verts est à l’opposé des propositions démagogiques du front national, basées sur l’exclusion, le rejet, les peurs. Les valeurs de tolérance et de solidarité qui guident nos actions en tant que citoyen nous feront voter contre le front
    national dimanche prochain partout où il est présent.
    En l’absence de candidats écologistes au second tour, Europe Écologie Les Verts apporte son soutien aux candidats de gauche avec lesquels nous partageons des valeurs communes, face à la majorité départementale sortante.
    Défenseurs d’une politique écologiste proche des habitants, nous souhaitons que la mobilisation s’amplifie dimanche prochain dans les urnes et, au delà de ces élections, que les citoyens et citoyennes s’engagent pour voir progresser l’écologie, la solidarité et
    le « bien vivre » sur notre département.

  8. Lait des 1000 vaches à Moyon : EELV soutient la mobilisation de la Confédération Paysanne.

    Ce mardi 17 mars la Confédération Paysanne a dénoncé la livraison à l’entreprise Délicelait de Moyon (Manche) de lait issu de la ferme des 1000 vaches.
    Délicelait qui compte parmi ses actionnaires le groupe Agrial est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d’ingrédients laitiers agroalimentaires. Cette entreprise a confirmé avoir acheté le lait de la ferme usine géante des 1000 vaches à Ducrat, dans la Somme, pendant un mois et demi.
    L’acheminement de ce lait jusqu’à Moyon est une parfaite incohérence, dans un des bassins laitiers les plus importants de France. Ce lait de mauvaise qualité, sous produit d’une ferme dédiée à la méthanisation, a parcouru 300 km avant d’arriver à destination. Cette aberration écologique renforce l’empreinte carbone exorbitante de ce projet de l’agro-industrie intensive.
    En outre la bonne image de l’industrie laitière de Normandie ne peut que pâtir de cette opération.
    Passer d’un sytème agroalimentaire basé sur la qualité et la haute valeur ajoutée à l’importation et la transformation de ce lait médiocre à prix cassé nuit à toute la filière Normande.
    Cette initiative ajoute aux difficultés d’une filière déjà fragilisée par l’abolition des quotas laitiers prévue en avril prochain.
    L’agro-industrie encourage un système qui condamne les petits producteurs en tirant les prix vers le bas, relève de l’aberration écologique et va à l’encontre du bien-être animal.
    Europe Écologie Les Verts défend un modèle d’agriculture paysanne, de proximité, proche des hommes et des animaux.
    Pour proposer des produits sains et de qualité aux consommateurs, les circuits courts doivent être privilégiés. La transformation des produits à la ferme qui offre une vraie plus-value qualitative, doit par exemple être encouragée.

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