Archives de : Laurent Huet

  1. EELV inquiet du taux de suicide anormalement élevé à l’usine d’Areva – La Hague

    EELV

    EELV Basse-Normandie s’inquiète des conditions de travail des salariés de l’usine d’Areva – La Hague suite à un nombre important de suicides des salariés et à une dégradation des conditions de travail de l’usine de retraitement de déchets nucléaires. L’alerte lancée par les syndicats a conduit à la mise en demeure d’Areva par les services de l’Etat, lui ordonnant de mettre en place un plan d’action.

     

    Pour Bérengère Dauvin, Secrétaire régionale d’EELV « La souffrance au travail doit être combattue, il n’est pas tolérable que la santé mentale des salariés se dégrade à cause de leur travail et les conduise à des actes irréparables. »

     

    « L’usine d’Areva – La Hague stocke la plus grande quantité de matière radioactive en Europe. Areva a pour devoir d’assurer la sûreté totale de ce site. Or selon un rapport de 2011 de la DIRECCTE*, la dégradation de la santé mentale des salariés pourrait avoir des impacts sur la sûreté des installations » poursuit Marine Lemasson, porte-parole d’EELV Basse-Normandie.

     

    Clara Osadtchy, Présidente du groupe des élus écologistes au Conseil Régional de Basse-Normandie et membre de la Commission Locale d’Information (CLI) d’Areva – La Hague demande que   »toute la transparence soit faite sur les raisons de ce taux de suicide anormalement élevé, d’autant plus au vu de la responsabilité des travailleurs et des sous traitants en termes de sûreté nucléaire. Cette question et le plan d’action à mettre en place doivent être débattus démocratiquement au sein de la CLI. »

  2. Rencontre d’Isabelle ATTARD et François DUFOUR avec Adolphe COLRAT, Préfet de la Manche sur le sujet de la THT.

    Image EELV Coutances

    Vendredi 12 octobre 2012

    Ce vendredi 12 octobre, Isabelle ATTARD députée du Calvados et François DUFOUR, vice président du Conseil Régional de Basse Normandie, ont pu échanger sur le sujet de la THT, pendant près de 3 heures de réunion, avec Mr Adolphe COLRAT, Préfet de la Manche.

     

    Pour Isabelle ATTARD, cette réunion fut constructive. Tous les sujets, sans exception, ont été abordés clairement. Les points de désaccords ont été identifiés et abordés frontalement.

    En réponse à la question au gouvernement posée mercredi 10 octobre à Mme Delphine BATHO, ministre de l’Ecologie, Mr le Préfet a souhaité présenter sa version des affrontements survenus à Montabot le 24 juin 2012 et dresser l’historique des événements depuis cette date. Il a insisté sur le fait que le projet de construction a été déclaré d’utilité publique et qu’il est donc de son devoir de faire en sorte qu’il soit mené à bien. S’en est suivi un long échange sur la réponse des forces de l’ordre face aux opposants, la violence psychologique des contrôles d’identité incessants et des autres dispositifs de surveillance tels que les survols, nuit et jour, des habitations par des hélicoptères.

    Pour François DUFOUR, « il y a beaucoup d’inquiétudes et d’aigreur chez les riverains. Il faut remettre la démocratie et le débat au centre du dispositif ».

    Isabelle ATTARD et François DUFOUR ont rappelé l’urgence de l‘étude épidémiologique sur les risques sanitaires liés à la THT, étude souhaitée par le Conseil Général de la Manche et le Conseil Régional de Basse-Normandie. Le Préfet a souligné le problème de faisabilité technique de cette étude du fait de l’échantillon statistique insuffisant sur le tracé Cotentin-Maine. Mais pour Isabelle ATTARD : « c’est un faux problème, car il est tout à fait possible et même souhaitable d’étendre cette étude à la France entière et même pourquoi pas à l’Europe. La THT ne concerne pas uniquement la Normandie, c’est un problème de santé publique national et même européen ! ». Elle invite donc le Préfet à se rapprocher des administrations concernées et du gouvernement pour avancer en ce sens. Concernant l’aspect financier, étant donné le coût du nucléaire en France, ce n’est qu’une question de décision politique. « Si nous ne faisons rien maintenant, il faudra rendre des comptes dans 10 ou 15 ans. Apprenons enfin de nos erreurs, ne reproduisons pas le scénario de l’amiante, des PCB, ou du médiator ! ».

    Concernant la situation des agriculteurs qui rencontrent toujours des problèmes dans leur exploitation du fait de la ligne THT Paris-Normandie déjà en fonctionnement, François DUFOUR a une fois de plus alerté le Préfet sur l’urgence de la situation et la nécessité de trouver des solutions :

    « Ces agriculteurs sont dans une situation financière extrêmement difficile et dans un état psychologique fragile et inquiétant. Il faut faire quelque chose. Aujourd’hui RTE quitte les fermes sans avoir trouvé de solution, face à cette impasse les exploitations risquent de fermer. Ce serait un véritable drame pour les exploitants. Et économiquement, la région ne peut se permettre de perdre des producteurs de lait. ». RTE doit payer pour déplacer les stabulations.

    Concernant le Groupement Permanent de Sécurité Électrique (GPSE), la discussion a mis en évidence le flou de la situation et la nécessité de faire un état des lieux. Le Préfet s’est engagé à faire un bilan de l’activité passée du GPSE et un diagnostic de la situation actuelle qui sera communiqué à Isabelle ATTARD et François DUFOUR et fera l’objet d’une prochaine réunion.

    Concernant les expertises en cours dans plusieurs exploitations agricoles, ils ont demandé au Préfet que le rapport et les conclusions soient publiés et diffusés.

    Au sujet des dernières décisions de justice, le Préfet explique être de bonne foi et qu’il pense que les choses ont été faites comme elles devaient l’être. C’est pour cela qu’il a déposé un déclinatoire de compétence concernant la procédure en référé, qui devait être jugée le 11 octobre au tribunal de Coutances (reportée de 8 jours). Il estime que le Tribunal judiciaire a été saisi à tort. Il souhaite que celui-ci se déclare incompétent et que l’affaire soit transférée au Tribunal administratif. Enfin, il a expliqué que si le déclinatoire de compétence est rejeté, il signera un arrêté d’élévation du conflit afin que ce soit le Tribunal des conflits qui statue.

    Concernant la commission économique et la commission de préjudice visuel (respectivement mises en place le 25 septembre 2012 et début 2013), le Préfet assure que tout sera fait dans la transparence la plus complète et que RTE s’est engagé à suivre les décisions des commissions sans contester. De plus, l’indemnisation au titre de l’un n’exclura pas l’indemnisation au titre de l’autre. Isabelle ATTARD et François DUFOUR ont insisté sur l’importance de la transparence des procédures et sur le rôle primordial d’une bonne pédagogie.

    Le Préfet a promis qu’un bilan objectif sera fait à la fin du chantier de construction de la ligne THT sur les aspects négatifs et positifs de la mise en place de l’ouvrage.

    Pour Isabelle ATTARD, « c’est maintenant qu’il faut agir. Pourquoi attendre la fin du chantier ? Pourquoi ne pas remettre tout le monde autour de la table demain ? Et pourquoi ne pas changer les règles du jeu et réaffecter par exemple une partie du PAP (Plan d’Accompagnement du Projet) non encore dépensé à la mise en place d’une étude épidémiologique et à la réalisation de solutions pérennes pour les agriculteurs ? Je déplore que malgré mes nombreuses demandes, il n’y ait pas d’engagement ferme de la part de l’Etat de remettre en place une médiation. ».

  3. 4000 personnes pour sortir du nucléaire.

    EELV Coutances

    À Laval, 4 000 selon les organisateurs, ont manifesté pour sortir du nucléaire.

    Venant de toutes les régions du grand ouest Saint-Nazaire, Cherbourg, Fougères… Les manifestants représentaient les Pays de la Loire, la Normandie et la Bretagne. Dans le cortège, il y avait des militants de plusieurs associations, des militants d’Europe Ecologie-Les Verts, des agriculteurs et des simples citoyens.

    Certains venaient dire leur opposition à la construction de la ligne électrique à Très haute tension (THT) Cotentin-Maine et du chanier EPR. D’autres voulaient signifier plus largement leur souhait de voir la France adopter une production d’énergie ne faisant plus appel au nucléaire.

    EELV CoutancesEELV Coutances

  4. Comment utiliser les millions d’euros du PAP ?

    RTE, avec le soutien de la Préfecture, poursuit son passage en force et poursuit la construction de la ligne Cotentin-Maine malgré les revendications toujours plus nombreuses d’habitants et d’agriculteurs qui constatent des troubles sur leur santé ou sur celle de leurs animaux.

    Ce vendredi, RTE par la voie de Philipe Remy, le directeur du projet de la ligne THT Cotentin Maine annonce qu’il reste 8 Millions d ‘euros sur les 20 Millions d’euros du PAP ( plan d’accompagnement du projet) et que cette somme ne semble pas trouver preneur.

    Pour rappel, plusieurs éleveurs implantés sous la ligne déjà existante ont indiqué avoir observé au cours du mois d’août dernier un arrêt des soucis de santé sur leur troupeau. Ils ont appris ensuite que plus aucun courant ne passait pour cause de maintenance des réacteurs de Flamanville.  Aujourd hui les troubles sont revenus avec l’électricté dans la ligne.

    « Des vies sont broyées, malgré tout cela, RTE poursuit son arrogance en précipitant la construction de la THT Cotentin-Maine alors que l’EPR ne sera pas en service avant plusieurs années. Utilisons les millions d’euros encore disponibles du PAP pour mettre en place une étude épidémiologique sous la ligne THT déjà existante, au lieu de chercher à acheter le silence des élus locaux et des habitants » s’insurge François DUFOUR, Vice- Président en charge de l’agriculture à la Région Basse-Normandie.

    Et d’ ajouter « Le PAP doit abonder la réparation des dégats occasionnés dans les exploitations sous la ligne existante. Ces dégats sont reconnus par RTE et l’ensemble des acteurs locaux (syndicats agricoles et chambres consulaires). RTE n’a pu régler ces difficultés ! Aujourd hui ces entreprises agricoles sont en périls et le droit d’exercer est mis en cause. Le PAP doit servir à financer le déplacement des ateliers de traite. »

    Les communes qui ont déjà « mordu à l’hameçon » ont déchanté : les subventions PAP sont en « vase communiquant » avec d’autres subventions. Les projets ne sont pas plus subventionnés avec le PAP !

    RTE doit enfin se montrer responsable en stoppant la construction de la ligne Cotentin-Maine. Les élus et les habitants ont besoin de connaître les risques encourus , et de disposer , au minimum, de solutions pour y remédier. C’est tout simplement un principe démocratique.

    EELV Manche

  5. Pascal Durand dans la Manche.

    Lundi 1er octobre, Pascal Durand, Secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts, Hélène Lipietz, sénatrice de Seine-et-Marne, Isabelle Attard, députée du Calvados, Bérengère Dauvin, secrétaire régionale d’EELV, ainsi que Marine Lemasson, Mickaël Marie et Yanic Soubien, élus EELV au conseil régional de Basse Normandie se sont rendus dans la Manche afin de rencontrer des représentants des associations anti-nuclaires et anti-THT.

     

    L’objectif de cette rencontre était d’abord d‘écouter la colère des opposants à la THT face à l’urgence de la situation, et les témoignages sur ce qu’ils vivent au quotidien : les pressions policières, les violences et contrôles permanents, l’impact de la THT sur la santé des hommes et des animaux, mais aussi sur toute l’économie et la vie locale.

     

    Les discussions sont aussi revenues sur les premières victoires judiciaires contre les actions illégales de RTE : la décision de justice du Tribunal de Grande Instance de Coutances, jeudi 13 septembre, condamnant RTE pour avoir abusivement occupé la parcelle de Sylvie Hubert et Yves Larsonneur, agriculteurs à Montabot et la décision du tribunal administratif de Rennes désignant, le 26 septembre, un expert pour évaluer l’impact sur le captage de l’eau potable de la future ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine, près de Bréal-sous-Vitré (Ille-et-Vilaine). L’avocat des militants anti-THT, Maitre Gervais DOUTRESSOULLE, était présent et a témoigné des luttes présentes et à venir au plan juridique.

     

    Les associations ont aussi dénoncé les chefs d’inculpation jugés disproportionnés et en décalage avec la réalité pour lesquels sont convoqués les trois inculpés de Valognes, le 9 octobre 2012, au tribunal de Cherbourg. Europe Ecologie-Les Verts sera mobilisé à cette occasion pour les soutenir.

     

    Pascal Durand a rappelé que « les écologistes n’oublient pas leurs combats historiques pour un autre modèle de société. Le nucléaire, et la THT qui en découle, sont les symboles d’un état centralisateur, technocrate et non transparent. Nous souhaitons que se mette en place en France une véritable transition énergétique dans la transparence. Pour cela les écologistes vont peser dans le débat énergétique à venir et faire respecter l’accord qui lie EELV et le parti socialiste. »

     

    Pour Isabelle Attard : « Les parlementaires écologistes vont travailler au plan législatif pour qu’il ne soit plus possible de jouer la politique de l’état de fait comme le vivent les militants anti-THT dans la Manche et ailleurs. Nous avons un groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale, nous bénéficions d’un temps de parole que nul ne peut nous retirer. Durant tout notre mandat, nous utiliserons ce temps de parole pour défendre les valeurs de l’écologie et continuerons la lutte contre la ligne THT ».

  6. EELV se félicite de l’avis favorable donné par le CODERST

    image robinet EELV Coutances

    Comme le Conseil Régional, le CODERST (conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques) a émis un avis favorable au classement de nouveaux secteurs en zones vulnérables dans la
    Manche.
    Ce classement l’objet d’une consultation des élus et du public* en vertu de la directive européenne de 1991 dite « nitrates » qui vise la réduction de la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole.
    Nous rappelons que la France a été assignée début 2012 devant la Cour de Justice des Communautés Européenne pour l’inefficacité de ses mesures dans ce domaine. Cette 5ème révision de la délimitation des zones vulnérables en France et des programmes d’actions qui seront engagés ensuite, s’inscrit dans le contexte de ce contentieux.
    Dans ces circonstances, l’avis défavorable prononcé par le Conseil général de la Manche et les suspicions de ses élus concernant les résultats apparaissent pour le moins stupéfiants.
    Les données du suivi par exemple au nord de Coutances, (secteur de La Vendelée), montrent une évolution significative des teneurs en nitrates. Autour de 50mg\L depuis 2009, elles sont en augmentation constante depuis
    2003.
    N’oublions pas que les nitrates sont également un indicateur des pollutions d’origine agricole des eaux (par exemple les teneurs en pesticides) qui ont généralement une évolution similaire. Toutes ces substances sont
    surveillées car dangereuses pour la santé au-delà d’un seuil qu’il nous faut ne pas dépasser.
    D’autre part, dans les zones visées, la disparition constatée de haies et talus, en parallèle de l’accroissement des surfaces en culture de maïs, constitue un facteur avéré de détérioration de la qualité de l’eau.
    EELV en appelle donc au classement en zone vulnérable des secteurs proposés (La Vendelée, La Colombe et les communes en rive gauche de la Vire) ainsi qu’à des actions volontaristes à tous les niveaux pour concourir à l’amélioration de la qualité de l’eau dans la Manche.
    *Le public est invité à donner son avis jusqu’au 15 octobre sur l’internet à l’adresse suivante : http://www.driee.ilede-france.developpement-durable.gouv.fr/revision-des-zones-vulnerables-aux-r667.html.

  7. La réforme des collectivités territoriales.

    Dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales, les conseils municipaux ont trois mois pour se prononcer sur les nouveaux périmètres des communautés de communes inscrits dans le Schéma Départemental de Coopération Intercommunale.

    La fusion dans un contexte de métropolisation et de disparition progressive de services publics, devrait permettre aux communes de bénéficier d’une plus grande capacité financière et de maintenir par exemple des services à la population.

    Cependant le poids financier du nouvel ensemble ne peut constituer le seul enjeu, nous regrettons par exemple que ce projet n’ait pas été construit autour d’un projet fédérateur ou basé sur un diagnostic partagé. Ainsi, le périmètre ne s’appuie pas sur l’antériorité et le travail des Pays, ce qui est regrettable.

    Il faut cependant reconnaitreque les ambitions locales de certains élus, les antagonismes entre certaines communes ou les égoïsmes locaux ne facilitent pas un travail serein.

    Comme nous l’avions déjà dénoncé, nous regrettons le peu d’informations apporté aux élus qui doivent pourtant se prononcer.

    De même nous déplorons l’absence d’un véritable débat ouvert aux citoyens.

    Enfin nous serons particulièrement vigilants sur l’équilibre urbain/rural, qui doit notamment se traduire dans les faits par des engagements sur une répartition territoriale équilibrée des futurs  projets, et par la représentativité des communes rurales au sein de la nouvelle assemblée.

  8. Des peines bien lourdes!

    texte et adresse

    Deux anti-THT condamnés par le tribunal correctionnel de Coutances

    Ce mardi 21 août au matin, le tribunal correctionnel de Coutances a rendu deux jugements à l’encontre de deux militants anti-THT.

    Michel Houssin, porte-parole de l’association Marais sous tension, avait été placé en garde à vue en mars dernier lors d’une opération de déboulonnage de pylône à Saint-Martin-d’Aubigny. Il a été condamné à 2000€ d’amende, dont 1 000 avec sursis.

    L’autre militant est impliqué pour sa part dans une opération plus musclée fin juin à Montabot. Au cours d’un « week-end de résistance » où des heurts avaient éclaté entre militants anti-THT et gendarmes, faisant des blessés de part et d’autre, l’étudiant guingampais de 24 ans avait été interpellé.

    Il a été condamné par le tribunal de Coutances à 3 mois de prison avec aménagement de peine, pour violences aggravées. Les deux anti-THT pourraient faire appel de leur décision.

    Des peines bien lourdes
    Europe Ecologie Les Verts de Basse-Normandie est stupéfait une fois de plus de la place que la justice prend dans ce dossier THT. La disproportion entre les faits reprochés et les peines reçues est hallucinante.

    Pour Bérengère Dauvin, secrétaire régionale « une fois de plus la justice est utilisée comme outil politique pour lutter contre les militants qui se mobilisent contre l’Epr et la ligne THT. La lourdeur des peines reçues par les deux militants n’a d’autres objectifs que d’effrayer les personnes qui luttent sur le terrain afin que cesse la contestation. Depuis des mois nous demandons une conciliation aussi bien auprès du préfet et que du ministère de l’intérieur. Une fois de plus, la seule réponse est la justice »

    Pour Stéphanie Derobert, porte parole « les personnes qui se mobilisent contre l’EPr et contre la THT sont des lanceurs d’alertes. Ils mettent en valeur le principe de précaution qui devrait prévaloir dans ce cas. Nous appelons toujours de nos vœux une véritable étude épidémiologique sur l’impact sanitaire de la THT à la fois sur les habitants mais aussi sur les animaux. Et une fois de plus, le chantier de l’Epr ayant pris énormément de retard, il n’y a aucune urgence à construire cette ligne THT qui ne servira qu’à transporter l’électricité produite par ce réacteur. »

  9. Cuves de réacteurs : les fissures Belges peuvent en cacher d’autres

    Communiqué du 10 août EELV – Cuves de réacteurs : les fissures Belges peuvent en cacher d’autres

     

    EELV souhaite rappeler que la France est concernée par le risque de rupture de cuves de réacteurs de centrales nucléaires, aux dires mêmes de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).

    La décision de l’Autorité Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) belge de mettre à l’arrêt temporairement le réacteur n°3 de Doel suite au constat de possibles fissures dans la cuve souligne l’importance de cet élément pour la sureté des centrales nucléaires. Fort heureusement, comme le rappellent facilement certains, des 21 autres cuves potentiellement concernées par des défauts similaires, aucune n’est en France. Pourtant la France est également concernée par un danger de rupture de cuves.

    Dans son Avis DSR_2010-153 du 19 mai 2010, sur la tenue en service des cuves des réacteurs de 900 MWe,  l’IRSN  écrit :  « L’IRSN en conclut qu’à VD3+5 ans, [visite décennale des 30 ans + 5 ans, soit 35 ans, ndlr] le risque de rupture brutale n’est pas exclu pour les cuves des réacteurs de Dampierre 4, Cruas 1, Cruas 2, Saint-Laurent B1 et Chinon B2 en cas de situations incidentelles et accidentelles (…) Les marges à la rupture sont également insuffisantes à VD3 + 5 ans pour les cuves de Saint-Laurent B1 et de Bugey 5 qui sont affectées de défauts (…) En conclusion, pour les cuves ne respectant pas les critères réglementaires et par conséquent, ne présentant pas de marges suffisantes à l’égard du risque de rupture, l’IRSN recommande qu’EDF prenne les dispositions nécessaires pour restaurer les marges. »

    Par ailleurs, sur son site internet, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) écrit :

    « Certaines cuves du parc électronucléaire français présentent des défauts sous leur revêtement qui sont dus au procédé de fabrication : 33 défauts sous revêtement ont été observés sur 9 cuves, dont 20 sur la cuve du réacteur n°1 de Tricastin. Les défauts présents sur les cuves françaises sont contrôlés régulièrement pour s’assurer de leur absence d’évolution en fonctionnement, ce qui est le cas actuellement. »

    Cet incident belge met sous pression la Commission européenne, qui a assuré vouloir répondre à toutes les craintes des citoyens sur la sûreté des installations nucléaires et dont un rapport sur le sujet est attendu à l’automne.

    EELV demande donc à la Ministre Mme Delphine Batho ainsi qu’à l’ASN de s’exprimer sur l’avis de l’IRSN au regard de la récente décision de l’AFCN.

     

    Jean-Philippe MAGNEN

    Porte-Parole

     

    Contact presse:

    Marjorie Delmond 01 53 19 53 15

  10. Intervention du groupe des députés écologistes à l’ Assemblée.

    Vous trouverez ci-dessous le texte de l’intervention de Denis Baupin au nom du groupe des députés écologistes, à l’Assemblée pendant le projet de loi de ratification d’un amendement à une convention internationale sur la protection des matières nucléairesvisible également en vidéo sur son site: http://www.denisbaupin.fr//blog-note/texte-et-video-intervention-sur-la-protection-des-matieres-nucleaires/.

    Madame la Présidente, Madame la ministre, Madame la Présidente de la commission des Affaires Etrangères

    Il nous est proposé aujourd’hui de ratifier un amendement à la convention internationale sur la protection physique des matières nucléaires. Cet amendement a été adopté par consensus en 2005, mais la ratification ne nous est proposée que 7 ans plus tard. Pourtant, tant son objet – la coopération internationale en matière de terrorisme et de lutte contre les criminalités, et cela au regard des attentats du 11 septembre 2001 – que le matériau particulier visé par le texte – la protection du combustible nucléaire – auraient justifié bien plus de célérité, tout particulièrement dans notre pays.

    Car, en effet, il y a beaucoup à dire.

    Tout d’abord, l’existence même de ce Traité démontre à quel point l’industrie atomique dépasse, bien au-delà de toute autre technologie, tout ce que nous connaissons en matière de dangerosité industrielle.

    Et de fait, cet amendement confirme que les installations nucléaires constituent des cibles potentielles dévastatrices face au risque terroriste. Il confirme à quel point les territoires qui accueillent ces installations atomiques sont particulièrement vulnérables. Qui plus est quand ces territoires eux-mêmes sont exposés à des risques sismiques, d’inondations ou à des concentrations impressionnantes d’autres industries sensibles, notamment chimiques.

    Je ne peux m’empêcher, lorsque j’examine ce texte et ses conséquences, de me demander si les populations qui vivent dans l’environnement de ces installations, ne sont pas aujourd’hui des victimes collatérales potentielles : victimes d’intérêts financiers gigantesques, insensibles, et incapables de contrôler la démesure des risques qu’ils leur font prendre ?

    Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec d’autres habitants. Comment ne pas se demander s’ils ne pourraient pas se réveiller un jour, comme les riverains de Fukushima, le 11 mars 2011, en ayant le sentiment d’avoir été sacrifiés sur l’autel d’un progrès bien illusoire, d’avoir été bernés, abandonnés, d’avoir vu ainsi leurs vies détruites « juste pour produire de l’électricité » pour reprendre les propos de l’un d’eux ?

    Oui, à Fukushima, on le sait aujourd’hui par les rapports officiels japonais, la responsabilité de la catastrophe n’est pas que « naturelle ». La responsabilité est bien humaine. C’est bien l’homme qui a accumulé des risques inconsidérés, qui font qu’aujourd’hui un territoire grand comme la Belgique, trois fois la Corse, est devenu inhabitable pendant des décennies.

    Le Président de l’autorité de Sûreté Nucléaire française peut bien nous dire – comme il l’a reconnu ici en commission – qu’il savait depuis des années que la sûreté nucléaire japonaise n’était pas à la hauteur ! Que ne l’a-t-il proclamé plus fort ? Que n’a t’il multiplié les interviews, les tribunes, les conférences, pour alerter la population ? Que n’a-t-il proposé que la France stoppe toute coopération atomique avec un Etat qui mettait ainsi en danger la sécurité de sa population, notamment en y exportant du MOX, combustible particulièrement dangereux à base de Plutonium, qui équipe le réacteur numéro 3 de Fukushima ?

    Quelle lourde responsabilité que celle de ne pas avoir tout fait alors, pour faire connaître cette terrible réalité, quand on en voit les conséquences ! Quel type de collusion corporatrice, quel type de pression peut conduire des autorités supposées indépendantes à s’auto-censurer ainsi, et à minorer des informations aussi graves, quand la sécurité de centaines de milliers de personnes est en jeu ?

    Et la situation française est-elle si différente de la situation japonaise ? Hypothèse d’école : si le Président de l’Autorité de Sûreté avait aujourd’hui la même évaluation  critique du système de sûreté nucléaire français, le ferait-il savoir ? Ou le tairait-il du même silence complice ? Quelle crédibilité accorder aujourd’hui à ses communiqués anesthésiants sur la sûreté française… alors qu’ils disaient exactement la même chose du Japon il y a encore quelques années, tout en sachant que c’était parfaitement faux ?

    On le sait donc aujourd’hui la responsabilité de la catastrophe de Fukushima est humaine. Mais au moins peut-on penser dans ce cas qu’elle n’était pas intentionnelle. Qu’en serait-il demain si, en plus, c’étaient des terroristes qui décidaient de créer les conditions d’une telle catastrophe ? C’est la question que nous invite à nous poser cet amendement.

    Déjà, au lendemain du 11 septembre, l’institut Wise avait tenté d’évaluer les dégâts qu’occasionnerait le crash d’un avion sur les piscines si vulnérables de La Hague. Son étude se concluait par un constat inquiétant : les conséquences d’une chute d’avion sur cette zone pourraient être comparées au drame de Tchernobyl.  Le point critique se situerait au niveau des piscines de refroidissement qui concentrent 7500 tonnes de combustibles usés. En prenant pour hypothèse la seule destruction de la plus petite piscine chargée de la moitié de sa capacité, il concluait que si un tel accident se produisait, la quantité de césium 137 relâchée serait supérieure de 67 fois à la quantité répandue lors de la catastrophe de Tchernobyl !

    Suite à cela, le gouvernement s’était empressé de déployer des missiles sol-air autour du site afin de dissuader toute attaque. Missiles qui ont depuis été retiré en toute discrétion, sans que bien sûr rien n’ait été fait pour renforcer les toitures en tôle de ces piscines. Il faut dire qu’entre temps – comble de vulnérabilité – on s’est rendu compte qu’il n’y a pas besoin d’un crash d’avion pour provoquer un tel accident, et qu’un tir de bazooka pourrait suffire !

    Sans doute serez-vous rassurés d’apprendre que le très sérieux IRSN a estimé depuis que l’évaluation faite par Wise aurait été erronée d’un facteur 10. A ce titre, les habitants du Cotentin pourraient donc dormir tranquilles. Ils ne seraient exposés qu’à un risque équivalent à 7 fois Tchernobyl !

    Mais les risques ne se limitent pas aux installations nucléaires. Pour corser le tout, nous avons ajouté sur notre territoire une spécificité bien française : aux bombes fixes, nous avons ajouté des centaines de bombes mobiles qui traversent chaque jour notre pays, sur la route ou sur les rails, transportant des tonnes de matière radioactives, y compris en plein cœur des agglomérations les plus peuplées.

    Aujourd’hui même, un train de déchets italiens a rejoint Valognes. Et il l’aurait fait dans le plus grand secret sans la vigilance des associations et des syndicalistes ferroviaires.

    J’étais présent ce matin à Versailles. Comme j’y étais présent le 10 mai 2011, au passage du précédent convoi venant d’Italie. Sur son parcours, ce train avait transité 6 heures en Ile-de-France. Il avait utilisé les voies du RER, et traversé près de 40 gares, parmi lesquelles des agglomérations importantes comme Melun, Villeneuve St Georges, Longjumeau, Massy, Versailles ou Mantes la Jolie.

    J’étais présent à la Gare de Versailles lorsque vers 7h30 du matin, en pleine heure de pointe, le train avait traversé cette gare à grande vitesse, à quelques centimètres des usagers des transports collectifs attendant sur les quais, au milieu du va-et-vient des RER et trains de banlieue transitant par cette gare.
    En dehors de celle diffusée par les militants anti-nucléaires présents, aucune information n’était donnée aux usagers ; aucune précaution particulière n’était prise pour leur protection et leur sécurité ; rien n’entravait la possibilité d’incursion sur les voies, voire d’atteinte malveillante au chargement, alors même qu’une semaine plus tôt, suite à la mort de Ben Laden, les autorités françaises ne cessaient de nous alerter sur les risques terroristes menaçant la France, au nom desquels le plan Vigipirate était passé au niveau rouge renforcé.

    Pourtant, le chargement de ce train était tout sauf inoffensif. Le combustible usé était composé majoritairement d’uranium, mais aussi de plutonium. Il dégageait de grandes quantités de chaleur et émettait des rayonnements radioactifs Gamma, se propageant à plusieurs dizaines de mètres autour des wagons, exposant à des radiations ionisantes les personnes situées à proximité, à des niveaux pouvant atteindre 20 000 fois la radioactivité naturelle.

    Alors maire-adjoint de Paris, j’avais interpellé en conseil de Paris le Préfet de Police pour savoir quels dispositifs avaient été mis en place pour informer la population, pour informer les élus, pour prévenir un accident ou une attaque, et – plus important encore – pour protéger et évacuer la population dans une telle éventualité. Il s’était contenté, comme unique réponse, de me dire que ce transport était conforme aux textes en vigueur ! Cela en disait surtout beaucoup sur la vacuité des dits « textes en vigueur ».

    Précisons d’ailleurs que ces transports sont totalement inutiles pour la production électrique. Non seulement, ces milliers de kilomètres à haut risque ne contribuent à produire le moindre kWh d’électricité, mais ils ne permettent même pas de réduire la quantité de déchets hautement radioactifs, ni de réduire leur radioactivité. Ces déchets – italiens en l’occurrence – sont d’ailleurs supposés repartir en Italie entre 2020 et 2025, où rien n’est prévu pour les accueillir. Cela au titre d’un contrat, entre AREVA et son homologue italien, sur la légalité duquel l’Autorité française de sûreté nucléaire avait tenu « à rappeler publiquement ses réserves ».

    Au vu de toutes ces informations, madame la ministre, et au vu du texte qui nous est proposé aujourd’hui, on aurait pu imaginer que, lorsqu’il y a un an, le commissaire européen à l’énergie Günther Œttinger – qui n’a rien d’un écologiste barbu et chevelu – a proposé que les évaluations complémentaires de sécurité suite à Fukushima intègrent le risque terroriste, la France saute sur l’occasion pour améliorer sa sécurité. Au contraire, la France l’a refusé alors même que nos voisins belges et allemands, eux, ont intégré ce risque à leurs études.

    Peut-être craignait-on, si on avait fait cette évaluation, d’avoir du mal à continuer à faire croire à la population française que le nucléaire français est le plus sûr du monde… alors même qu’il est sans doute le plus vulnérable, tant par le nombre de ses installations, la concentration de matières hautement radioactives sur certains sites comme La Hague, la multitude des transports multipliant les risques, que par le laxisme du contrôle.

    Aujourd’hui, on aurait pu imaginer que voter ce texte c’était l’occasion rêvée de rattraper cette erreur. Hélas, vous nous dîtes déjà que ce texte n’aura aucune conséquence directe sur le droit interne français ! Et cela alors même que, je crois l’avoir amplement démontré, il y aurait tant à revoir aux « textes en vigueur », tant dans la sécurité que la sûreté nucléaire !

    En conséquence, pourquoi voterait-on un texte qui ne dit rien et ne change rien ?

    Je vous le dis donc avec regret, Madame la ministre, mais pour notre part, parce que nous voulons le changement, et que nous voulons ce changement maintenant, nous ne voterons donc pas le présent texte et nous abstiendrons. Mais nous comptons beaucoup sur le débat à venir sur la transition énergétique pour mettre enfin un terme à la dangereuse exception française dont j’ai tenté de mettre en évidence certains aspects ce soir.

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