Flamanville : Il est temps d’arrêter les frais!

Sans surprise, ce jeudi 20 juin l’autorité de sûreté nucléaire a demandé à EDF de
reprendre les huit soudures qui traversent l’enceinte en béton sur le réacteur EPR en chantier à
Flamanville. Cette demande va provoquer un énième retard de ce chantier.
La chronologie des événements qui aboutissent à cette demande est édifiante pour
l’industrielle. Comme pour les défauts de la cuve et son couvercle, des écarts de qualité sont
connus depuis plusieurs années, EDF a pourtant poursuivi les travaux et l’installation des tuyaux
a été réalisée dans l’enceinte. Ensuite justifiant des difficultés pour intervenir, EDF a proposé le
maintient en l’état de ces soudures pourtant situées dans une partie sensible du réacteur.
Cette politique du fait accompli qui se répète est parfaitement irresponsable et démontre
une nouvelle fois de plus que l’opérateur est prêt à prendre tous les risques pour terminer ce
chantier quelles qu’en soient les conséquences.
Le réacteur nucléaire de troisième génération, qui devait entrer en fonction en 2012, ne
serait finalement opérationnel qu’en 2022 soit 10 années de retard et la facture qui ne devait être
que de 3,5 Milliard d’euros sera sans doute au-delà des 13 Milliards soit une augmentation de
pratiquement 300% par rapport au prix initial.
Les superlatifs utilisés après cette annonce sont édifiants « histoire d’un fiasco » « chaos ».
Le ministre de la Transition Écologique François de Rugy doute lui-même de la compétitivité de
l’EPR.
En effet, s’il entre en fonction, cet EPR produira de l’électricité pour un coût bien supérieur
au coût de production de l’électricité éolienne terrestre. Comment justifier alors la poursuite de
ce chantier ? Au regard de la situation, nous demandons la seule décision acceptable qui reste à
prendre, arrêter ce chantier, et cela, avant le chargement du combustible.

Remonter