87 pesticides dans les cours d’eau de la Manche.
L’association Générations Futures vient de a publier un rapport sur la présence des pesticides perturbateurs endocriniens dans les cours d’eau de France.
Cette étude est accompagnée de cartes détaillées qui montrent la situation catastrophique de nos rivières et en particulier de celles de la Normandie.
Ce ne sont pas moins de 87 molécules qui ont été dépistées dans nos eaux de surfaces ! Les trois molécules les plus fréquentes dans les cours d’eau de la Manche sont des herbicides, le glyphosate, la molécule active du roundup, ainsi que deux autres substances interdites depuis 2003 en France (l’atrazine déséthyl – issue de la dégradation de l’atrazine – et le méthochlore).
Outre les dégâts importants sur notre l’environnement, en particulier sur la biodiversité, ces produits chimiques mettent en danger ont de réelles conséquences sur notre santé. Nous les ingérerons en même temps que notre alimentation ou que l’air que nous respirons. Ces perturbateurs endocriniens agissent directement sur notre organisme et peuvent interférer avec notre système hormonal. Ils peuvent entraîner des pathologies variées qui vont de dérèglements métaboliques entraînant une obésité, à des baisses du quotient intellectuel, ou même des cancers. La multiplication de ces molécules telle que le montre cette étude laisse à penser que leurs effets peuvent s’ajouter et entraîner des effets cocktails qui les rendent encore plus toxiques.
Ce rapport montre ainsi une nouvelle fois les conséquences sur tous et toutes d’un modèle agricole qui doit absolument évoluer et les limites des plans d’actions menés engagé par l’État depuis plus de 10 ans, pour limiter l’usage des phytosanitaires.
L’agriculture a nourri la population pendant des milliers d’années sans utiliser ces molécules du siècle dernier. La science les a conçus à une époque où sa compréhension des interactions de la biodiversité était balbutiante. La science a évolué et le fonctionnement des écosystèmes est dorénavant bien connu. Nous pouvons nous en passer, même la science d’aujourd’hui nous le dit.
De plus en plus de citoyens et d’organisations souhaitent voir évoluer ces pratiques polluantes, relevant plus l’écocide que de la production d’alimentaire. Une autre agriculture est possible et doit être mise en place sans attendre, il est urgent d’agir pour nous et pour les générations futures.
EELV Manche