Contournement Sud – Ouest : le serpent de mer réapparaît !


Vieux projet des années 1990, le contournement Sud – Ouest de Cherbourg nous vient d’un temps où le dérèglement climatique n’était pas dans les têtes et où le développement était encore synonyme d’augmentation des cylindrées. Un projet, imaginé du temps des grands chantiers nucléaires et qui refait surface au moment où l’on parle de l’implantation d’une méga-piscine nucléaire sur le site d’Orano.
Sous le prétexte habituel de fluidifier la circulation, les collectivités régionales, départementales et l’agglomération veulent consacrer une part importante de leur capacité d’investissement à dérouler une nouvelle bande de bitume au travers du bocage du Cotentin.
Alors que tout doit être mis en œuvre pour que la France respecte ses engagements climatiques, un tel projet apparaît pour le moins anachronique : coûteux, destructeur et polluant.
À l’heure où la France perd tous les 10 ans, l’équivalent d’un département en artificialisation des sols, ce projet de 12 km prévoit une percée nouvelle à travers des secteurs naturels et agricoles et un élargissement de l’existant pour certains endroits. Cette rocade implique la construction de plusieurs ouvrages d’art dont un viaduc de 400 mètres.

L’ensemble du projet coupe en de nombreux points le chemin de grande randonnée (GR), le circuit de la Manche VTT et les itinéraires de promenades et chemins de randonnée. N’y a-t-il pas une contradiction à sortir du placard un projet d’un autre âge alors que dans le même temps le plan global de mobilité du Cotentin affiche la volonté de favoriser d’autres modes de déplacement. La création de routes supplémentaires crée de facto un appel d’air qui ne permet en rien de résorber le trafic.

S’il n’est pas étonnant que la région Normandie, le Département de la Manche et l’agglomération du Cotentin pilotés par la « droite CO2 » ne s’accrochent encore aux vieilles lunes du développement par la route, nous nous étonnons que la ville de Cherbourg-en-Cotentin s’engage dans cette aventure alors que Rouen et sa métropole viennent de sortir du projet de Contournement Est.
Au nom de la responsabilité climatique et financière, et de la lutte contre l’étalement urbain, et même si il y a un problème de sécurité à résoudre, Europe Écologie Les Verts s’étonne qu’un tel projet qui ne correspond plus avec les objectifs de transition de notre société pour demain, puisse encore être porté en 2021 et demande le retrait de ce projet.


EELV Manche

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