Une des plus grande porcherie sur la plus grande réserve d’eau potable de la Manche.

image robinet EELV Coutances

Un projet d’extension d’un élevage porcin sur la commune de Raids est en cours de régularisation qui fera de cette exploitation l’une des plus importante de la Manche. L’enquête publique vient de se terminer et les communes concernées par l’élevage doivent se prononcer et donner un avis. L’exploitant avait bénéficié d’une autorisation provisoire délivrée par le préfet de la Manche qui a été annulée le 20 janvier dernier par le tribunal administratif de Caen. Bien que rendu possible par la réglementation, cet élevage hors sol concentrerait sur une petite surface un nombre très important de porcs, soit environ 12000 par an, dont la totalité des effluents sera étendue sur plus de 700 ha.

 

Mais ici la surface impactée par l’épandage correspond à une partie du bassin de Sainteny qui contient la plus grande réserve d’eau potable de la Manche (l’aquifère exploitée alimente en effet environ 1/3 du département dont la ville de Coutances).

Plusieurs captages prélèvent  l’eau dans ce bassin aquifère, et deux qui sont déjà particulièrement touchés par les pollutions aux nitrates et pesticides ont été en conséquent visés par le Grenelle de l’environnement en vue de leur protection, parmi 507 autres captages sur la France entière.

 

L’activité de cette porcherie ne sera donc pas sans impact et les nitrates épandus ne seront pas tous assimilés, une partie finissant par se concentrer dans la nappe souterraine par lessivage des sols. Bientôt l’eau extraite en contiendra une quantité trop importante et demandera pour être consommée un traitement, générant un coût substantiel qui sera bien sûr répercuté sur la facture d’eau des ménages.

 

D’autre part, cette concentration grandissante des différents élevages ne cesse de ravager l’économie et l’emploi de nos campagnes en réduisant toujours plus la main d’oeuvre et l’économie agricole locale.

 

Pour Marine Lemasson, Conseillère Régionale, « nous demandons une véritable prise de conscience de chacun, afin que le monde agricole ne se retrouve pas à l’avenir en opposition avec la société. Nous devons trouver une cohérence permettant emploi, revenu et souveraineté alimentaire pour tous, tout en préservant la ressource en eau primordialement. Il faut revoir de manière concertée notre système agricole avec tous les acteurs, afin de rendre la réglementation encore plus garante de la ressource de tous, environnementale comme économique et sociale ».

 

Pour Catherine Marrey, « cela implique de mener une réflexion globale, avec une analyse des impacts de notre société de consommation qui produit par exemple, de la viande de porc à bas coût et bas revenu unitaire pour les producteurs, mais à fort impact environnemental ».

 

Après le grenelle de l’environnement et un affichage politique sur une meilleure prise en compte environnementale, les faits sont là ! Les pratiques perdurent !

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