M Philippe Bas souhaite assouplir la loi littoral

La loi Littoral, adoptée il y a maintenant 30 ans, a beaucoup fait débat quant à son application sur les territoires. En voici un nouvel épisode avec la proposition d’amendement de M. Philippe Bas souhaitant assouplir la réglementation en vigueur, amendement fort heureusement rejeté en première lecture par le Sénat le 21 décembre.

Actuellement, l’État, entre autres à travers ses PPRL (Plan de Prévention des Risques Littoraux), mesure et prend en compte les spécificités de chaque zone pour adapter au mieux les aménagements à venir. La concertation avec les acteurs locaux est alors primordiale et conduit à un compromis entre intérêts parfois divergents.
Il est indéniable que la bande littorale est une zone en forte tension pour les constructions d’habitations et autres infrastructures, c’est pourquoi il est primordial d’être vigilant sur les décisions à venir.

On pouvait penser que la vague climatosceptique se cantonnait aux Etats-Unis et n’arriverait pas jusqu’ici en France, pays ayant accueilli la COP21 présentée comme un succès. Mais il semble que certains de nos parlementaires oublient tout bonnement de prendre en compte les dernières prévisions du GIEC, qui, pour 2015 sont en effet d’au minimum 90 cm en 2100, bien loin des 20 à 60 cm envisagés par nos sénateurs. Nos côtes ne seront pas épargnées par ce phénomène aggravé par les tempêtes. Les élus ne sont-ils pas là pour anticiper l’avenir et façonner un territoire durable ?

Comment faire comprendre aux autres riverains, que, pour eux la règle s’applique, mais pas pour tel ou tel type de construction chez leur voisin ?
Que se passera-t-il en cas de sinistre ? La solidarité collective devra pallier le manque de discernement des décideurs d’aujourd’hui fermement ancrés dans des schémas de pensée sans anticipation.
On le voit déjà dans quelques secteurs très exposés, et les assureurs seront certainement plus convaincants que les scientifiques et les écologistes (voir l’augmentation de la garantie « catastrophe naturelle » de nos contrats d’assurance.)
Il existe d’autres solutions et il est possible de concevoir une adaptation bien pensée conciliant tous les enjeux, il faut juste avoir envie de réfléchir autrement sans passéisme et faire confiance à l’intelligence collective.

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