Un appel à projet de l’ANR sur la protection des sites nucléaires vis-à-vis des drones.

Ces derniers mois les installations nucléaires du Nord Cotentin, de la centrale de Flamanville, des sites d’extraction du plutonium et de stockage de déchets nucléaires d’AREVA/ La Hague, ont été survolées par des drones d’origine inconnue. Depuis des moyens militaires, dont des radars, ont été déployés autour des sites, mais sous couvert du secret défense, peu d’informations ont été révélées sur le sujet.  

Depuis le 8 décembre un appel à projet des services de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) nous en révèle un peu plus sur l’état de la sécurité de nos installations. En effet face à la multiplication des survols de drones, le SGDSN envisage le développement des moyens techniques de détection et d’interception des drones. Cet appel d’offre sera lancé par l’agence national de la  recherche le 18 décembre et la date limite sera début février.  

 Cet appel sonne comme un appel à l’aide. Bien plus que la désastreuse image de la sécurité de nos installations, cette situation montre que la menace est réelle. En attendant la mise en place d’un système efficace contre cette menace, nous en sommes rendus à espérer qu’il n’y ait pas de volonté terroriste contre ces installations à haut risque.

Cet épisode est aussi révélateur, si cela était encore à prouver, du dilemme de l’industrie du nucléaire :  il est impossible d’anticiper l’ensemble des risques qui pèsent sur les installations nucléaires.  

Comment les ingénieurs qui ont conçu l’ EPR en 1992 peuvent-ils affirmer avoir anticipé toutes les menaces qui pèseront sur l’installation en 2080 ?  

Enfin les coûts de la surveillance et ceux des programmes bientôt en œuvre seront supportés en partie par l’état et ils seront sans doute versés comme depuis des dizaines d’années à la longue liste  des coûts annexes de l’industrie du nucléaire supportés par les citoyens.

EELV Manche

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